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Lutte contre la pollution automobile : l’Algérie à la traîne

Publié le par Zineb A.Maïche

Lutte contre la pollution automobile : l’Algérie à la traîne

L’Algérie tarde à se doter de normes pour réduire la pollution automobile. Tandis qu’en Europe, des pays durcissent davantage les mesures antipollution et s’apprêtent à mettre en place la norme euro 6 dès le dernier trimestre 2014 pour les voitures, l’Algérie s’est arrêtée aux normes euro 2 pour les véhicules utilitaires et euro 3 pour les véhicules particuliers. Ces normes d’émission européenne appliquées sur les véhicules automobiles neufs fixent la limite maximale de rejets de polluants par des véhicules roulants. Ainsi, la norme euro 2 implique que les véhicules vendus ne doivent pas émettre plus de 1 000 milligrammes au kilomètre de monoxyde de carbone lorsqu’il est alimenté au diesel. S’il s’agit d’un moteur essence, la valeur autorisée d’émission de monoxyde de carbone passe à 2 200 milligrammes le kilomètre.

D’autres polluants sont pris en compte pour établir la norme et il apparait que les véhicules sous la norme euro 2, comme les véhicules commercialisés en Algérie, tolèrent jusqu’à 500 mg d’émission de soufre lorsqu’il s’agit d’un véhicule essence. Et jusqu’à 0,013g au litre d’essence pour le plomb. Les véhicules circulant en Europe, sous la norme euro 4 pour la plupart, n’émettent pas plus de 50mg de soufre au kilogramme et 0,005g de plomb. « Le gasoil algérien est très riche en souffre et l’Algérie fait partie des pays où les rejets de souffre dans l’atmosphère sont très importants », explique un concessionnaire.

Résultat : les constructeurs refusent d’envoyer en Algérie des véhicules dotés de moteurs peu polluants dotés de filtres à particules.

L’impact sur la santé et l’environnement

Les véhicules commercialisés en Algérie se situent donc entre la norme euro 2 et euro 3, « bien qu’il soit très difficile de l’affirmer », invoque M. Yahiaoui Nacim, membre de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement de la wilaya d’Alger (Apoce). « Il n’existe pas à ce jour d’organismes en Algérie susceptibles de pouvoir vérifier le taux de pollution émis par les véhicules importés. Cela exige une technicité assez fine. Il y a des projets de création de ce type d’organisme mais pour l’heure, il n’existe pas », explique M. Yahiaoui. Ce qui induit qu’aujourd’hui, des véhicules circulent sur le territoire national alors qu’ils ne répondent à aucune norme, ni la euro 2 ni la euro 3. « Ce type de normes dépend des constructeurs de véhicules et même des modèles », rappelle-t-il. L’Apoce a tiré la sonnette d’alarme à de nombreuses reprises, sans résultat.

Le marché algérien des véhicules reste totalement ouvert et permet à n’importe quel constructeur de vendre n’importe quel véhicule. Pourtant la pollution atmosphérique cause de nombreuses maladies comme l’asthme ou encore le cancer provoqué par l’inhalation de particules rejetés par les moteurs diesel.

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