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«Agrandir le parc pour protéger le singe magot»

Publié le par Zineb A.Maïche

Naïma Aït-Iftène (Responsable du département animation et vulgarisation au Parc national de Taza)

Dans quel but voulez-vous étendre le parc ?

Le
Parc national de Taza a lancé l’étude d’extension de
son territoire par rapport à plusieurs critères, parmi
lesquels figure notamment la continuité naturelle
d’un patrimoine biologique qui recèle de plus des
espèces endémiques, rares ou menacées. Citons tout
d’abord la forêt de chêne-zeen de Guerrouch, qui,
d’une part constitue l’unique endroit en Algérie où le
peuplement de chênes-zeen occupe d’un seul tenant
une surface de plus de 7000 ha sans interruption
dans ce massif de Guerrouch qui est le principal
écosystème forestier du Parc national de Taza il se
trouve justement qu’il y a une continuité naturelle
de cette forêt au-delà des limites du parc actuel et,
d’autre part, constitue dans le parc national de Taza,
le biotope et l’habitat privilégié de la sittelle kabyle
qui est une espèce endémique stricte à l’Algérie ;
elle n’a été observée à ce jour que dans 4 localités
relevant du massif des Babors, dont le Parc national
de Taza.
- Elle est protégée par la loi en vertu du décret 83-
509 du 20 août 1983 et figure sur la liste rouge de
l’UICN.
- Il y a aussi le singe magot qui est une espèce déjà
très menacée et qui vit par groupes d’individus
dans quelques endroits dont certains sont situés
au-delà des limites administratives actuelles du Parc
national de Taza et qui devraient être intégrés à
l’aire protégée en vue de leur assurer une meilleure
protection de par la protection de ses habitats.
- Et aussi par endroit des vestiges à haute valeur
culturelle et historique qui peuvent enrichir d’avantage
le patrimoine de la wilaya de Jijel et qui pourront
jouer un rôle non négligeable dans le développement du tourisme de découverte, spécifique à larégion. Leur sauvegarde sera d’un grand intérêt
pour le futur touristique de la région si on veut véritablement
faire du tourisme durable et responsable
qui aura de plus des retombées non négligeables
au profit des habitants locaux grâce à la création
d’emplois.

A quoi sont dû les incendies ?

Les forestiers
sont les premiers à intervenir sur le terrain lors
des incendies de forêt. Il existe dans chaque wilaya
un dispositif de lutte contre les incendies de
forêt qui aboutit au plan Orsec. Chaque dispositif
inclut plusieurs secteurs, dont et essentiellement
la Conservation des forêts et la Protection civile.
Le Parc national de Taza est aussi inclus dans ce
dispositif et participe à la lutte contre les incendies
de forêt par des moyens matériels, notamment les
véhicules anti-feux et les moyens humains, dans le
cas où son territoire est touché ou les alentours de
son territoire, voire au-delà si nécessaire. Quant aux
statistiques sur les feux de forêt (ou toute autre information)
et les superficies incendiées, elles relèvent
de la responsabilité de la Conservation des forêts qui,
d’ailleurs, communiquent toute l’information à la
Direction générale des forêts (DGF). Afin d’éviter le
plus possible les incendies, le Parc national de Taza
continue à sensibiliser les citoyens sur le terrain.

Comment se concrétise la sensibilisation auprès
de la population ?

Il y a des projets envers
la population afin d’encourager son retour, de garantir
sa stabilité et de lui assurer une meilleure
qualité de vie. N’oublions pas que ce sont les habitants
eux-mêmes qui garantissent le mieux la
protection des milieux naturels, ne serait-ce que
de par leur présence permanente sur les lieux, à
condition, toutefois, qu’on porte un regard vers eux
qui ne doit pas être un regard de pitié mais plutôt
un regard porteur d’espoir à travers des actions

concrètes susceptibles de leur offrir des conditions
de vie plus décente. Le Parc national va ainsi initier
des projets au profit de la population rurale
du parc dans le cadre du programme de proximité
de développement rural intégré (PPDRI), afin de
permettre à cette frange de la société d’être partie
prenante de nos actions par sa participation active
au développement socioéconomique de la région,
dont elle tirera elle-même un grand profit. Il y a
aussi beaucoup d’actions continues de sensibilisation
sur le terrain au profit des citoyens, et plus
particulièrement des jeunes à travers :
- de fréquentes expositions à thèmes (prévention et
lutte contre les incendies de forêt, bienfaits de l’arbre
et de la forêt, problématique environnementale…)
;
- des journées portes ouvertes sur des thèmes divers,
mais toujours en rapport avec la protection de la
nature ; — la distribution de prospectus et dépliants
d’information et de sensibilisation aux établissements
scolaires, aux visiteurs et vacanciers ;
- de nombreuses sorties pédagogiques et un riche
programme au profit des scolaires de l’ensemble
de la wilaya, pour ne citer que ceux-là.

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De plus en plus de foyers

Publié le par Zineb A.Maïche

De plus en plus de foyers

«Dix-neuf feux de forêt ont été enregistrés, jeudi à Annaba et El Tarf, dans l’est algérien,
a annoncé la Protection civile qui a mobilisé d’importants moyens pour lutter contre les
sinistres», peut-on lire dans la presse nationale. Ou encore, «Algérie : une trentaine d’incendies de forêt en Kabylie menacent la vie des villageois», «Il est fait
appel aux citoyens pour observer plus de vigilance et apporter leur contribution, tant sur le plan de la prévention que de l’intervention», défrayent la chronique chaque année en fin de période estivale. Le ton est donné et rien ne semble pouvoir contrecarrer le
phénomène cyclique des feux de forêt. S’il est vrai que les années de gros ravages sont loin derrière nous et se situent principalement durant la guerre de Libération nationale ou durant les années de lutte contre le terrorisme, rien ne permet de croire que l’année 2009 pourrait être épargnée. Les foyers d’incendies en nombre croissant Tout comme il
est loisible de remarquer que parmi tous les pays méditerranéens touchés par les incendies de forêt, l’Algérie en souffre nettement moins que la Grèce, le Portugal, la France ou l’Espagne. Il existe un phénomène inquiétant en Algérie qui laisse supposer
que soit la politique de prévention et de communication auprès des populations locales n’a pas l’effet escompté, soit qu’il existe de vraies intentions criminelles, ce phénomène est le fait que le nombre d’incendies augmentent. En réalité, les surfaces brûlées sont de moins en moins importantes, ce qui laisse penser que les interventions sont de plus en plus rapides, ne laissant pas au feu le temps de se propager. Cependant, les services de la Protection civile interviennent de plus en plus souvent et donc de plus en plus de foyers se déclarent. On sait, et les statistiques le démontrent, que pour toute la région
méditerranéenne «l’intervention anthropique reste la principale cause des incendies de forêt dans le monde. Dans 90 % des cas, les humains sont les premiers responsables de ces feux de forêt (…), et le bassin méditerranéen se caractérise par la prédominance de feux provoqués exclusivement par l’homme». Les causes invoquées sont diverses, tels la culture sur brûlis, la conversion des forêts en champs cultivables, les feux pour brûler les détritus, les pratiques domestiques… On s’autorise donc à penser que face au
nombre croissant du nombre de foyers d’incendie, des sanctions manquent à tomber. En réalité, les sanctions en cas d’incendies criminels sont plutôt légères mais surtout, il est difficile pour les juridictions de prouver que l’incendie a été délibérément provoqué. La direction générale des forêts (DGF) s’astreint chaque année à d’importants travaux
d’aménagement et d’entretien. Parmi eux, on peut citer les tranchées pare-feu nettoyées, l’ouverture de pistes forestière, la mise en place de postes de vigie chargés de la surveillance et la présence des brigades mobiles. La sensibilisation La sensibilisation
reste encore le meilleur remède. Sur ce registre, la DGF prévoit l’animation de conférences dans les établissements scolaires et les centres à caractère culturel, ainsi que des expositions et des journées portes ouvertes, sans compter les émissions radio,
les affiches et les dépliants. S’y ajoutent même des prêches religieux dans les mosquées. Est-ce suffisant ? Y a-t-il une implication des riverains à proximité des forêts ? La Grèce, par exemple, a lancé une campagne d’éducation en matière de prévention et de lutte au niveau national. Cela aurait permis de réduire considérablement les surfaces brûlées
en 2004.

Publié dans incendies, forêts, algérie, DGF, foyers

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