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environnement en algerie

Exploitation du gaz de schiste : quels risques pour l’Algérie ?

Publié le par Zineb A.Maïche

Exploitation du gaz de schiste : quels risques pour l’Algérie ?

Chems Eddine Chitour est professeur de thermodynamique à l’École nationale polytechnique d’Alger, titulaire d’ingéniorat en génie chimique de la même école et d’un doctorat ès sciences de l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne (France). Il est également l’auteur d’une centaine de publications et de communications scientifiques et de plusieurs ouvrages sur l’énergie et les enjeux géostratégiques.

Quels sont les dangers liés à l’exploitation du gaz de schiste ?

L’exploitation du gaz de schiste utilise une technologie assez ancienne mais aussi nouvelle. On y procède par une fracturation à forte pression avec énormément d’eau, contrairement aux gisements classiques conventionnels qui utilisent moins d’eau. On administre également des milliers de produits chimiques qui sont pour la plupart aromatiques donc cancérigènes. En plus de cela, le sous-sol contient un certain nombre d’éléments radioactifs comme le radon. Tous ces gaz, tous ces produits chimiques sont utilisés pour drainer les bulles de gaz qui se trouvent entre les couches de schistes. La pollution vient du fait que ces produits vont remonter en surface mais en passant d’abord par la nappe albienne qui sera donc polluée.

Notre nappe albienne algérienne contient tout de même 45 000 milliards de mètres cubes. C’est notre plus grande richesse. Il ne faut pas prendre le risque de la polluer d’autant plus que c’est une nappe que nous partageons avec un certain nombre de pays comme la Lybie, la Tunisie, un peu le Maroc. Il faut donc faire très attention. Même aux États-Unis, il n’y a pas de technologies fiables pour faire en sorte d’éviter cette pollution. D’ailleurs, de plus en plus de gens remettent en cause le gaz de schiste aux États-Unis.

Il faut aussi souligner que nous avons un Sahara qui est déjà abimé. D’abord, par la bombe atomique. Nous avons une radioactivité très importante. Je ne suis pas contre le gaz de schiste mais pas tout de suite. Il faut prendre le temps que la technologie devienne plus sûre, qu’il n’y ait aucun risque pour l’environnement.

Que risquent les populations de Tindouf et Timinoun, où sont projetés les forages ?

Il ne faut pas perturber des habitudes séculaires. Par exemple, à Timimoun, on voue un culte à l’eau. Il suffit de voir leurs foggaras. Du jour au lendemain, vous allez leur dire que vous allez remplacer l’eau par le gaz ! C’est toute une civilisation que vous bouleversez.

Il faut un débat dans la sérénité, même les pouvoirs publics ne disent pas que l’exploitation n’est pas prévue pour tout de suite. Nous n’avons de toute façon ni les compétences, ni l’argent, ni la possibilité d’exploiter tout de suite. Il faut travailler aux fins de sécuriser les populations du Sud. Il ne faut pas que le gaz de schiste soit perçu comme une malédiction. Il faut que ce soit une bénédiction. De toute façon son exploitation ne sera pas à notre profit, mais pour celui des générations futures. Il faut se préparer dès maintenant. Il faut aller vers une transition énergétique. Il faut tourner le dos au fossile.

Pourquoi ne se tourne-t-on pas plutôt vers le solaire ?

C’est un problème de coût et de facilité. C’est plus simple de brûler du gaz naturel en se disant « on verra par la suite ». Mais c’est maintenant qu’il faut voir. La transition énergétique c’est l’affaire de tous, ce n’est pas celle du ministère de l’Énergie. Ce n’est surtout pas son affaire parce que c’est l’affaire du ministère de l’Environnement, du ministère des Ressources en eau, c’est celle du ministère de l’Éducation nationale qui doit former le citoyen. Il faut commencer par aller vers les économies d’énergies. Nous perdons environ 20 à 25 % d’énergie par une utilisation irrationnelle. Il faut utiliser l’énergie de façon responsable et ordonnée. À un moment ou à un autre, il va falloir parler de la vérité des prix. On ne pourra pas continuer avec un prix de kilowatt à 4 dinars. Nous importons pour 4 milliards de dollars d’hydrocarbures et une bonne partie part aux frontières. Pourquoi ? Parce que le carburant en Algérie coûte 6 fois moins cher qu’au Maroc. Est-ce que vous pensez qu’il est normal d’acheter le gasoil à un dollar le litre alors qu’il est vendu à treize dinars, c’est-à-dire 6 fois moins cher qu’à l’achat ? Il faut inciter les Algériens, graduellement, à être économes. C’est ça la transition énergétique.

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Maisons traditionnelles de la petite Kabylie

Publié le par Zineb A.Maïche

Théâtre d’une vie passée

Elles sont accrochées à un  massif abrupt  où seules les chèvres devraient pouvoir se frayer un chemin. Les maisons kabyles de Beni Ourtilane défient les lois de l’apesanteur ; Elles sont construites à flanc de coteau le plus haut possible. Ali Benarab, professeur à la retraite à Ain Legradj, commune de la petite Kabylie, explique : « la maison kabyle doit répondre à quatre critères, elles doivent être éloignées de la route, en hauteur sur un piton de montagne…. Les raisons sont principalement sécuritaires. Le kabyle doit voir avant d’être vu, de manière   à surveiller les horizons pour d’éventuelles attaques. On évite toujours de construire le village sur des terres agricoles. Le site doit être tout prêt de l’approvisionnement en eau potable ». Cette occupation du territoire a toujours cours. Même si les maisons ne sont plus de pierre et d’argile. Même si les habitations sont plus grandes. Même si les ouvertures sur l’extérieur sont encore plus nombreuses, le kabyle a gardé dans une sorte de mémoire collective les marqueurs territoriaux ajustés par les ancêtres.

 

Bienvenue à el Koléaa. Wilaya de beni Ourtilane. Algérie janvier 2014

Bienvenue à el Koléaa. Wilaya de beni Ourtilane. Algérie janvier 2014

Village dans la région de Beni Ourtilane

Village dans la région de Beni Ourtilane

Il est un village dans la région de Beni Ourtilane qui se distingue. Les kabyles le citent en exemple aux touristes.  « Il s’agit d’un site merveilleux, incontournable. La preuve vivante et encore debout du village kabyle traditionnel ». El Koléaa, dont l’orthographe change d’une source  à l’autre et qu’aucun panneau n’annonce, est atypique. Aucun autre village moderne kabyle ne lui ressemble. Mais il est le type même du village berbère. On lui trouve des ressemblances avec les balcons de Roufi. A la différence  que l’environnement montagneux et verdoyant   injure la roche stérile du canyon de Biskra. Les balcons de Roufi, entre steppe et désert  ne doivent de verdure qu’à la lutte de l’homme sur la pierre et la sécheresse. Les deux sites sont comme deux faces différente d’une même pièces. D’abord elles sont toutes deux  à flanc de montagne. Escarpées. Toutes en terre et en argile. Presque toujours un oued en contrebas bordé de jardins d’agrumes. Seule particularité  à El Koleaa : les maisons sont debout, entières presque vivantes. Pourtant la plupart des populations kabyles se sont déplacées. Très souvent durant la colonisation. Aujourd’hui les maisons kabyles ne sont plus  en pierre. Le béton et le parpaing est la nouvelle dénomination commune de ces villages. Le confort et la chaleur ont pris le dessus sur l’esthétique. Il ne reste que quelques sites de maisons de pierre inoccupées.

Village d'el Koléaa. Beni Ourtilane. Janvier 2014

Village d'el Koléaa. Beni Ourtilane. Janvier 2014

Les rues étroites et pavées acheminent en pente raide. Les chemins mènent tous vers la grande mosquée. Qui n’est en fait que le site de trois grandes zaouias ( chadilia, Alaouia, Rahmania). Les familles déambulent les rues étroites et pavées empêchant les véhicules de s’y rendre. Le village d’el Koléaa a en fait été restauré par le ministère de la culture, selon Ali Benarab. La plupart de ses habitants ont migré vers Bordj Bou Arreridj, Alger ou l’étranger. Reviennent –ils dans leur maison d’el koléaa  le temps d’un week-end ? Ce qui expliquerait l’entretien des cours intérieures. Le soir, de retour à l’auberge de Ain Legradj, grande discussion autour du feu de la cheminée avec le vieil Ali Benarab et Hafid Haddar, ancien maire de Ain Legradj et directeur de l’auberge Delaga. Comment préserver ces villages ? L’Etat peut-il entretenir des sites sans vies ? Avec quel argent ? Comment mobiliser les kabyles de ces villages pour développer une économie et permettre à ces maisons de survivre au temps ? L’Etat doit- il exproprier  au nom du patrimoine culturel ?! N’est-il pas plus sage d’accepter de voir ces villages mourir, les pierres et l’argile des maisons retournant à la nature, de là même où elles ont été prélevées

Au fond a droite : Da Ali, à côté Hamid Haddar, Ghanem Laribi ( à droite), Zineb A. Maiche (à gauche)

Au fond a droite : Da Ali, à côté Hamid Haddar, Ghanem Laribi ( à droite), Zineb A. Maiche (à gauche)

Les jardins

 Le village d’el Koleaa est intéressant sur différents plans. D’abord parce qu’il est l’archétype même du village kabyle abandonné. En effet, presque plus aucune famille n’y vit. Mais en même temps il n’est pas en ruine. Le ministère de la culture a veillé à sa réhabilitation. Mais les propriétaires qui ont migré n’ont pas totalement délaissé leur maison. Le village est à l’instar d’une carte postale, une photographie, un témoignage architectural des villages kabyles. Mais il n’en demeure pas moins qu’il est un village fantôme, sans vie, sans activité. En contrebas, un oued qui court. Tout le long de l’oued, des jardins. Certains sont abandonnés. D’autres ont l’air de reprendre vie. Ils sont soignés, travaillés. La saison hivernale offre un repos au jardin. Mais en cela, le jardin ne peut resplendir et jouer de ses charmes à cette époque de l’année. Le jardin kabyle d’el Koleea est en terrasse. Balcons sur balcons de verdures que l’homme a dû aplanir et dompter pour se poser et jouir des quelques culture de la terre. Des agrumes, des grenadiers, des amandiers, des oliviers, des figuiers occupent  ces balcons végétaux. Quelques hommes travaillent encore la terre en cette journée humide et fraiche. Des coups de pioches se font entendre jusque loin dans la montagne. De vieilles maisons kabyles sont abandonnées, à quelques kilomètres du site principal d’el Koléaa. « Toutes ces maisons sont les propriétés des Ben Athman. Je suis nés dans une de ces maisons », indique un homme essoufflé. Son visage est caché derrière les feuilles d’un arbre. Il a une pelle à la main et s’est arrêté de travailler son compagnon et lui le temps de notre passage. « Nous avons quitté les lieux en 1977. Plus personne ne vit là mais on revient pour entretenir les jardins. », précise-t-il. Il regrette de ne pouvoir nous offrir des grenades ou des figues. Il se répète plusieurs fois : il regrette notre visite hivernale, en été il aurait pu faire cadeau de fruits. Offrir les produits de la terre à l’étranger de passage est important ; Cela conjure le mauvais sort et ajoute de la baraka. Kabyles ou arabes, les rites et les croyances sont partout les mêmes. A Biskra, quelle stupéfaction de voir tant de palmeraies à vendre. Indiquées sur les murs encerclant les palmiers, j’ai cru tenir là un scoop. Y’aurait ils une nuisance qui pousserait les gens à vendre leur parcelle de palmeraie ? Il n’en était rien. Un natif et ami de Biskra apporte froidement la  réponse :la récolte de datte a été excellente, il n’ y a aucune nuisance. Certains inscrivent « à vendre » sur la façade pour faire croire que la récolte a été mauvaise. Et faire éloigner ainsi le mauvais œil.

Propriété des Ben Athman. El Koléaa, Beni Ourtilane. Janvier 2014

Propriété des Ben Athman. El Koléaa, Beni Ourtilane. Janvier 2014

Une maison

L’escalade vers les sommets est fastidieuse. Le chemin est de plus en plus étroit au fur et à mesure que l’on monte. Les cailloux ont roulés et le parcours est de moins en moins dégagé. Aveu d’un chemin que nul n’entreprend à part les sangliers. Pourtant les maisons au-dessus ont l’air d’être debout. La terre des jardins est nouvellement retournée. L’oued roule dans un bruit rythmé juste en contrebas. Des odeurs de terre mouillée. Des relents de bêtes. Les narines sont titillées par des effluves de printemps. Nous sommes pourtant en janvier. Une première maison se découvre. Une porte en bois massif ferme l’entrée ; le mur de soutènement au-dessus de la porte menace de tomber. Des interstices laissent entrevoir une cour mangée par des plantes sauvages. Mais encore d’autres portes, d’autres ouvertures … A quelques mètres : d’autres maisons, d’autres murs de pierre et d’autres jardins quasi-abandonnés. Une porte de bois est poussée ouvrant le passage vers une cour carrée de laquelle donnent d’autres portes. Certaines pièces sont de dimension identique. D’autres sont plus petites, peut-être destinées aux bêtes de somme. Certaines ont le toit défoncé. On retrouve le bois de peupliers utilisé comme poutrelle pour soutenir la paille puis les tuiles fabriquées localement. Certaines pièces communiquent les unes les autres par une espèce de petite ouverture. Ali Benarab expliquera que l’homme kabyle, chef de famille, a besoin d’avoir un œil sur ses biens : nourritures et bêtes. De grandes jarres en terre ornent les trois coins de la pièce. Elles sont moulées à même le sol donc scellées. L’une d’elle est cassée. Des morceaux jonchent le milieu de la pièce. Les autres sont debout comme des totems. Une petite lucarne en bas devait servir d’ouverture.  Que contenaient ces jarres, des réservées de blé ? De semoule ? On peut également trouver dans certaines pièces, une structure en terre surélevée par rapport au sol d’à peine dix centimètre. Elle prend un angle de pièce et au-dessus des tâches noirâtres témoignant de l’usage de feu. Ce n’est pas un kanoun mais devait servir à faire cuire ou chauffer quelques choses. Ali Benarab, encyclopédie de la région kabyle de Beni Ourtilane, pense qu’il s’agit d’une structure servant à faire cuire le plâtre.

Jarre dans une maison des Ben Athman. Beni Ourtilane

Jarre dans une maison des Ben Athman. Beni Ourtilane

Un four ? Propriété des Ben Athman. El Koléaa

Un four ? Propriété des Ben Athman. El Koléaa

L’écho des peuples

La visite des maisons kabyles abandonnées donne toujours l’impression d’entrer par effraction. Dans une culture, un logis, une intimité, une histoire. Les murs peuvent –ils parler ? Savent-ils garder le secret des demeures familiales. L’effraction est consommée dès lors où l’on passe la porte. La poutrelle qui maintient le reste du toit pourrait s’effondrer et venger l’esprit des anciens occupants. On quitte les lieux avec le désir de prendre un caillou ou ces jarres si imposantes et si mystérieuses. Après l’effraction, le recel ! le bruit de l’oued en contrebas rappele à l’ordre. Celui de la nature. Celui des chants des anciens qui désirent demeurer en paix. Laissons l’argile et la pierre se consumer d’elle-même. Et retourner à la source. L’histoire et la mémoire de l’homme commande de rapporter. Quelles furent la vie des kabyles dans ces contrées froides et montagneuses. Quelle leçon pourraient-ils nous léguer ? Les murs n’ont que peu livrés et les paysans ne se sont pas fait l’écho de ces murs non plus. Sauf peut-être un petit peu Da Ali Benarab.

 

*Ali Benarab ( dit Da Ali)

« Notions sur la commune d’Ain Legradj Région de Beni Ourtilane » Edition Dar El Balagha

Zineb A. Maïche

 

 

 

Maisons traditionnelles de la petite Kabylie

Fondation abbé Pierre à Ain Legradj

L’association Génération 2010 et la fondation abbé pierre sont à l’origine de la construction de 18 logements en faveur des femmes de Ain Legradj. Ces femmes en situation de précarité pour cause de divorce ou de veuvage sont actuellement propriétaires de petite maisonnette.  Une auberge a également été construite à Ain Legradj par la Fondation abbé Pierre.  Attirer le touriste algérien et étranger est l’un des objectifs de l’association touristique Alegradj. L’auberge dispose de plusieurs chambres, de salles de bain et même d’une connexion internet (qui marche). L’accueil est chaleureux et il y a la possibilité de demander aux femmes du village de préparer des mets de la région. Ceci pour aider les femmes à avoir un petit pécule et pour faire connaitre les spécialités culinaires locales.

Auberge Delaga   036 98 61 97/0556619652/       haddarhafid@hotmail.com

               

Z.A.M

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Abdelkrim Bouzid. Enseignant-chercheur à l’université de Ouargla

Publié le par Zineb A.Maïche

Vous êtes à l’initiative d’une alerte concernant
le chott de Aïn El Beïda. Quelles sont
donc les menaces que vous avez identifiées
sur le chott ? Avant d’entamer le volet de l’alerte, je
tiens à informer les lecteurs que le chott de Aïn El
Beïda est un écosystème semi-naturel, c’est-à-dire
qu’une partie de ses ressources en eau provient
d’une source naturelle ; autrement dit que la remontée
de la nappe phréatique en période hivernale
alimente ce site ; l’autre part des eaux est issue des
eaux de drainage des palmeraies voisines. Ce chott
est le point le plus bas de Ouargla ; son altitude varie
entre 127 et 131 m. Nos ancêtres ont toujours laissé
ce site à son effet tampon, synonyme d’équilibre
entre les apports en eau pour le chott et les pertes
par voie d’évaporation et d’infiltration. Beaucoup
d’imprécisions sont avancées sur la situation de la
remontée des eaux à Ouargla en rendant ce problème
aux eaux qui s’accumulent à Aïn El Beïda ;
eh bien, c’est faux ; ce problème revient en premier
lieu à la défaillance dans les constructions des réseaux
d’eaux usées et à l’abandon des opérations
de curage des drains principaux et secondaires qui
quadrillent la ville et les palmeraies limitrophes.
Je reviens maintenant sur l’alerte lancée quant au
futur de ce site d’importance internationale (site
Ramsar) et je déclare qu’une grande menace pèse
sur ce site et si les pouvoirs publics n’interviennent
pas à temps, nous risquons un jour de ne voir ce
point que sur la carte. Les travaux d’assainissement,
tels qu’ils sont en cours, mènent à un assèchement
du chott, puisqu’on va toucher à la principale source
en eau du chott, en l’occurrence les eaux de drainage.
Quelles pourraient être les conséquences
sur la faune et la flore ? Ce chott accueille chaque
année des milliers d’oiseaux migrateurs et d’autres
sédentaires ; il y en a même des nicheurs, et les travaux
de recherche menés par notre équipe en sont
témoins. Je rappelle là que les travaux sont toujours
en cours dans un but de caractériser les potentialités
de cet écosystème et d’en préciser les impacts
sur l’environnement. Si les travaux d’assèchement
continuent, nous risquons de voir une catastrophe
écologique qui se traduira par des manifestations
négatives, telles que la disparition d’espèces végétales
existantes, la fuite et l’abandon d’autres espèces.
Déjà, les premières constations négatives sont
présentes, se traduisant par une régression accrue
des effectifs de quelques espèces aviennes, exemple
fait des effectifs de flamants roses, n’atteignant pas
les 1000 individus (à rappeler que durant la même
période, en 2006, nous comptons 6000 individus de
cette espèce) ; pour ce qui est des espèces végétales,
le dessèchement partiel ou total de plages de verdure
qui ornaient le chott autrefois. Avez-vous pris
attache avec les autorités locales ? Les autorités
locales ont toujours été avisées de la situation dans
le chott, que ce soit par le biais de correspondances
écrites ou par des appels au secours. L’optimisme
est toujours présent mais à des degrés moindres.
Mais la réalité, c’est qu’il n’y a pas de geste de bonne
volonté de leur part. Je lance à travers cette interview
un appel aux autorités locales pour qu’elles
associent dans leurs décisions les scientifiques et
les gens du domaine pour que nous n’arrivions pas
un jour à une situation irréversible portant atteinte
aux générations futures et à leurs préoccupations.
Quelles solutions préconisez-vous ? Il y a pas mal
de solutions qui peuvent remédier à cette situation
dont les réinjections des eaux usées, après épuration,
dans le chott ; la seconde solution c’est de laisser le
chott en état tampon, c’est-à-dire laisser les eaux
de drainage au niveau du site et ne pas les charrier
vers d’autres lieux. Avez-vous un message et où
peut-on vous joindre ? Je rappelle aux lecteurs d’El
Watan que je ne suis pas partisan et je n’appartiensà

aucune association, mais je suis un scientifique et
un enseignant voulant apporter du mieux à notre
environnement et à notre pays, que j’espère propre
et écologique. Pour ce qui est des coordonnées, je
suis membre d’un forum sur le net dont l’adresse
est : «oiseauxalgerie@yahoogroupes.fr».

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